Patrick Gagnon, Ph. D., est Responsable en analyse et valorisation des données au Centre de développement du porc du Québec (CDPQ). À ce titre, il dirige le projet, soutenu par le RCAIA, Application des technologies d’intelligence artificielle (IA) pour améliorer le bien-être et la productivité dans les étables à truies commerciales. Son parcours vers cette carrière fut atypique, comme nous l’avons découvert lorsque nous lui avons demandé ce qui l’a conduit à son poste actuel.
« J’ai grandi près de Baie-Comeau, sur la Côte-Nord du Québec, une région reconnue pour sa foresterie et son hydroélectricité, ainsi que pour la chasse et la pêche. Mais pas pour l’agriculture. J’ai joué aux sports plutôt qu’avoir travaillé sur une ferme familiale, et j’étais passionné par les mathématiques. Ce sont les maths liées aux ressources naturelles qui m’ont d’abord intéressé, et j’ai fait mon baccalauréat et ma maîtrise en analyse statistique à l’Université Laval. »
« Les cours étaient axés sur l’analyse théorique, mais j’avais toujours en tête une carrière pratique, soit en foresterie, soit dans le secteur de l’énergie. Cependant, pour mon doctorat, plutôt que des études en statistique, j’ai décidé de me concentrer sur l’hydrologie et l’environnement à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), qui fait partie de l’Université du Québec. » Il marque une pause pour réfléchir à ce qu’il va dire. « Ce qui est intéressant avec l’INRS, c’est qu’il est réservé aux étudiants et aux étudiantes des cycles supérieurs en recherche. Mes travaux et ma thèse portaient sur la modélisation stochastique des précipitations et la modélisation hydrologique quantitative[1]. »
« J’ai ensuite travaillé pendant quatre ans à Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) sur la modélisation de la qualité de l’eau, en particulier sur les concentrations de pesticides, ce qui a constitué mon premier contact avec le secteur agricole. En 2016, à la fin de mon postdoctorat à AAC, j’ai postulé au CDPQ. Ce poste correspondait parfaitement à mes compétences transférables en analyse statistique, voire à mon expérience, et ce changement de filière a rendu le projet très intéressant. » Patrick poursuit en expliquant que son travail repose fortement sur l’intelligence artificielle, rejoignant ainsi les témoignages recueillis auprès du RCAIA par de nombreux bénéficiaires de nos projets.
Le CDPQ soutient la recherche technologique lorsqu’il est approché avec une preuve de concept intéressante. Mais l’organisation souhaitait aller plus loin et s’impliquer dans des technologies agricoles présentant un réel potentiel commercial. Dans le cadre de la collaboration avec le RCAIA, le Centre a vu une opportunité de faire progresser une technologie québécoise susceptible d’améliorer les résultats des producteurs de porcs tout en réduisant les besoins en main-d’œuvre, et en utilisant l’IA et la vision par ordinateur pour améliorer la capacité des exploitants à surveiller divers facteurs pertinents pour une production porcine rentable et productive, notamment :
Outre les capacités technologiques, il y a la question de la durabilité. Un fait peu connu en production porcine : l’équipement d’un bâtiment d’élevage doit être robuste et capable de résister à des abus physiques importants. Pour des raisons évidentes, il nécessite des lavages fréquents ; mais au-delà de cela, il est constamment soumis à des chocs des grands animaux. En d’autres termes, un projet de ce type doit évaluer une série de facteurs s’il veut contribuer de manière significative à l’amélioration de l’industrie.
Plutôt que de réinventer la roue, le CDPQ privilégie l’évaluation des technologies existantes pour déterminer si elles peuvent être adaptées ou améliorées. Créer un correctif logiciel ajoutant des fonctionnalités intéressantes est plus économique et plus rapide que de développer une technologie entièrement nouvelle de A à Z. Ainsi, le CAIA finance l’analyse par la CDPQ de technologies existantes et très innovantes afin de déterminer si la modification d’applications ou le développement de correctifs logiciels peuvent améliorer l’intégrité et la validation des données, notamment en ce qui concerne l’alimentation optimale des truies. L’investissement de 191 487 $ du RCAIA dans ce projet, bien que relativement modeste, constitue néanmoins un soutien important, permettant au CDPQ de réduire les risques liés à l’adoption et à l’adaptation d’une suite existante de technologies précieuses qui devraient apporter des améliorations numériques à la production porcine..
Chef de projet
Partenaires du projet
Investissement du projet
Contribution du RCAIA
191 487 $
Valeur totale du projet
635 117 $
Contact du projet
Patrick Gagnon, Ph. D.
Responsable en analyse et valorisation des données
Centre de développement du porc du Québec
pgagnon@cdpq.ca
[1] Les modèles stochastiques de précipitations sont des outils statistiques qui simulent la variabilité naturelle et le comportement stochastique des précipitations. Ils permettent de générer des séquences aléatoires et réalistes d’événements pluviométriques.